Lors de sa visite à Hong Kong, en juillet 2017, le président chinois Xi Jinping avait affirmé que «tous les efforts pour mettre en péril la souveraineté nationale, pour défier l'autorité du gouvernement central et la Loi fondamentale de Hong Kong» revenaient à «franchir des lignes rouges».
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Par Journaliste Figaro Cyrille Pluyette Publié le 24/09/2018 à 07:04
Hong Kong interdit un parti indépendantiste
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Cette décision est une première depuis le retour de l'ex-colonie britannique dans le giron chinois, en 1997. Localement, beaucoup perçoivent une emprise croissante de Pékin.
Beaucoup y verront une preuve supplémentaire du recul des libertés à Hong Kong. Pour la première fois depuis son retour dans le giron de Pékin en 1997, l'ex-colonie britannique a interdit lundi une formation politique: le Parti national de Hong Kong (HKNP), qui milite pour l'indépendance du territoire.
C'est la police locale, qui avait d'abord réclamé la dissolution de ce Parti, en juillet dernier. Cette demande avait été fustigée par les organisations de défense de droit de l'Homme et par le ministère britannique des Affaires étrangères, au nom de la liberté d'expression. Mais ce lundi, les autorités hongkongaises ont donc accepté la requête de la police, en application d'une loi autorisant l'interdiction de certaines associations pour des raisons de sécurité nationale ou d'ordre public.
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John Lee, en charge de la Sécurité de la ville, a estimé que le Parti national, créé il y a deux ans, était prêt à utiliser «toutes les méthodes» pour obtenir l'indépendance. «Il a une feuille de route claire pour faire de Hong Kong une République», a-t-il déclaré. De nombreux Hongkongais ont le sentiment que Pékin ne cesse d'accroître son emprise sur le territoire semi-autonome, alors que ce dernier est pourtant censé jouir jusqu'en 2047 de libertés qui n'existent pas en Chine continentale.
Le Parti national, qui ne compte qu'une dizaine de membres actifs, n'est certes pas une formation impressionnante par sa taille. Il est toutefois parvenu à exister grâce à la radicalité de son discours. «Nous sommes une Nation qui est en train de se faire rapidement annexer et détruire par la Chine», avait affirmé le mois dernier le chef de file du parti, Andy Chan, lors d'une conférence au Club des correspondants étrangers (FCC) de Hong Kong. Il avait aussi accusé la Chine de se comporter en «maître colonial» pendant cette intervention que Pékin avait tenté de faire annuler.
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Le mouvement indépendantiste est né dans la foulée de la «révolte des parapluies» de 2014, qui avait milité - sans succès - pour davantage de démocratie à Hong Kong. Mais les autorités ont empêché par la suite des militants indépendantistes de se présenter aux élections législatives. D'autres, qui avaient été élus, ont été disqualifiés. Edward Leung, l'un des principaux leaders du mouvement indépendantiste, a, en outre, été condamné en juin à six ans de prison pour son rôle dans les violences qui ont secoué le territoire en 2016.
Les initiatives du gouvernement local pour réprimer le mouvement indépendantiste sont en ligne avec les priorités de Pékin, qui a gardé un très mauvais souvenir du mouvement des «parapluies» de 2014. Lors de sa visite à Hong Kong, en juillet 2017, le président chinois Xi Jinping avait affirmé que «tous les efforts pour mettre en péril la souveraineté nationale, pour défier l'autorité du gouvernement central et la Loi fondamentale de Hong Kong» revenaient à «franchir des lignes rouges».
L'interdiction du HKNP intervient dans un contexte particulièrement tendu. L'ouverture, dimanche dernier, d'une liaison ferroviaire entre Hong Kong et la Chine a en effet contraint la mégalopole à céder un bout de son territoire à Pékin, pour la première fois depuis la rétrocession. La nouvelle gare de West Kowloon, en plein cœur de Hong Kong, comprend une zone spéciale sous l'autorité de Pékin et où les lois chinoises seront en vigueur. Les détracteurs de ce projet craignent qu'il constitue une dangereuse première étape avant d'autres dérives.
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