quarta-feira, 12 de setembro de 2018

Climat : l'administration Trump veut revoir les règles limitant les rejets de méthane

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Climat : l'administration Trump veut revoir les règles limitant les rejets de méthane

Par   Journaliste Figaro Le figaro.fr   Publié le 11/09/2018 à 19:53
Climat : l'administration Trump veut revoir les règles limitant les rejets de méthane
L'Agence de protection de l'environnement américaine prévoit de proposer un assouplissement des règles encadrant les rejets de ce gaz fortement responsable d'un effet de serre. Une décision qui vient s'ajouter à d'autres remises en cause de mesures adoptées pour protéger la planète.

Le méthane a beau alimenter l'effet de serre de façon encore plus importante que le CO2, l'administration Trump envisage d'alléger significativement les règles s'imposant aux entreprises sur les émissions de ce gaz dans l'atmosphère. D'après le New York Times , une annonce en ce sens pourrait avoir lieu dès cette semaine. Or, comme le rappelle le quotidien américain, cette décision, qui pourrait apparaître comme une mesure technique parmi d'autres, s'ajoute en réalité à plusieurs autres arbitrages allant ouvertement à l'encontre des efforts législatifs observés ces dernières années aux États-Unis pour lutter contre le changement climatique.

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Les règles encadrant les rejets de méthane dans l'atmosphère ont été adoptées sous le mandat de Barack Obama. Elles concernent surtout les firmes des secteurs du pétrole, du gaz et du charbon: du méthane s'échappe au cours du processus de production de ces ressources énergétiques. Or, il s'agit d'un gaz vingt-cinq fois plus néfaste que le dioxyde de carbone (CO2) vis-à-vis de l'effet de serre, qui contribue au réchauffement de la planète.

Les mesures mises en place à l'initiative de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) prévoyaient une diminution de ces rejets en obligeant notamment les compagnies à vérifier et empêcher les fuites de méthane. Selon un rapport publié le 23 août et cité par l'AFP, ces mesures ont permis la réparation de 73.000 fuites de méthane au cours des trois dernières années.

D'après le New York Times, qui s'appuie sur des documents consultés, l'EPA va officiellement proposer de réduire ces contraintes environnementales. En parallèle, le Département de l'Intérieur, équivalent du ministère de l'Intérieur, doit également rendre publique une proposition de législation abrogeant ces mesures. Une version de travail du texte avait été présentée en février, rappelle le quotidien américain.

Vérifications moins fréquentes et réparations plus tardives
Les industries concernées font valoir la difficulté de respecter ces règles. La présidente de la Western Energy Alliance, qui réunit des entreprises des secteurs pétrolier et gazier, évoque auprès du New York Times un «cauchemar qu'il était techniquement impossible d'appliquer sur le terrain».

Concrètement, les assouplissements de règles envisagés par l'EPA laisseraient notamment davantage de temps aux entreprises pour évaluer et réparer les infrastructures à l'origine de rejets de méthane. La fréquence des inspections obligatoires passerait également de six mois à un an, et le délai de réparation de un à deux mois. De quoi inquiéter les défenseurs de l'environnement. «Plus vous attendez longtemps entre chaque inspection, moins les fuites seront détectées et réparées», souligne auprès du journal Matt Watson, membre d'un groupe de défense de l'environnement et spécialiste de la pollution au méthane.

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Les nouvelles dispositions prévoiraient également de permettre à une entreprise de se conformer à la législation d'un État plutôt qu'aux règles fédérales. Or, plusieurs États imposent des règles moins strictes que celles décidées à l'échelle fédérale.

Troisième décision importante contre la législation sur le climat
Cette annonce intervient après plusieurs tentatives de remettre en cause cette législation: en mai 2017, le Sénat américain s'était ainsi opposé à une résolution visant à supprimer cette législation. Les votes de trois sénateurs républicains qui s'étaient joints aux démocrates avaient permis de la rejeter. Dans la foulée, une cour d'appel fédérale avait enjoint l'EPA à maintenir et même renforcer la législation sur les rejets de méthane. La juridiction avait été saisie en raison d'un moratoire sur ces mesures décrétées par Scott Pruitt, le controversé chef de l'agence pour l'environnement à l'époque, qui a démissionné en juillet.

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Plus globalement, cette mesure deviendrait la troisième décision importante remettant en cause la législation destinée à protéger l'environnement adoptée sous l'ère Obama, comme le rappelle le New York Times. En juillet, l'EPA a ainsi proposé d'abandonner les directives adoptées en 2012 en vue de réduire les émissions de gaz carbonique des voitures, et visant notamment à diminuer la consommation de carburant par deux d'ici 2025. La proposition remet par ailleurs en cause la possibilité, pour les États, d'instaurer des règles plus restrictives que la législation fédérale, comme l'avait notamment décidé la Californie, ouvrant la voie à d'autres États. En août, l'agence a proposé d'assouplir les règles encadrant les rejets carboniques liés aux centrales à charbon, en particulier ceux de microparticules, malgré des projections chiffrant à plusieurs centaines les décès prématurés qu'une telle modification pourrait engendrer.

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La question de l'environnement et des législations destinées à empêcher le changement climatique est devenue un point d'affrontement central aux États-Unis. Après la décision de Donald Trump de sortir de l'accord de Paris sur le climat, une coalition d'États américains, de villes et d'entreprises ont ainsi déclaré leur intention de tenir les objectifs fixés auparavant par Barack Obama, pour réduire les émissions américaines de CO2 de 26 à 28% en 2025 par rapport à 2005. Lundi, la Californie, cinquième puissance économique mondiale et en pointe sur la lutte contre le changement climatique, s'est encore engagée à fonctionner avec une énergie «100% propre» d'ici 2045, s'opposant ainsi directement à Donald Trump.

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